
FIlière laitière : comment ça marche ?
13 octobre 2020
Pour produire du lait, une vache doit donner naissance à un veau. Et ce veau est bien encombrant pour la filière laitière, en particulier si c’est un mâle qui ne produira jamais de lait à son tour. Alors que devient-il ce veau ? Après quelques heures de vie seulement, il est séparé de sa mère et isolé dans une case individuelle, où il restera une dizaine de jours. Il n’a alors à peine la place de se retourner, et aucun contact avec d’autres animaux. A 15 jours, un âge de nourrisson, il est emmené en camion vers un centre d’allotement où il sera déchargé, manipulé et trié, perdu parmi de nombreux animaux qu’il ne connaît pas. Le veau passera plusieurs heures dans cet environnement industriel qui préfigure sa vie d’élevage. Il est ensuite transporté à nouveau, vers un centre dit “d’engraissement”, en France mais bien souvent aussi à l’étranger. Ce bâtiment fermé, destiné à l’élevage intensif hors-sol, sera son unique lieu de vie. Le veau y sera parqué 4 mois environ, strictement confiné à l’intérieur, nourri de lait en poudre et de mélanges fibreux. A 5 mois, un âge où il devrait encore être au pis, le veau sera encore transporté, cette fois vers un abattoir-usine où il sera abattu à la chaîne. On utilisera les enzymes contenues dans l’estomac de ces animaux non sevrés pour élaborer la majorité des fromages du commerce.
C’est de cette filière que provient la viande claire de veau de boucherie, cette couleur claire étant d’ailleurs synonyme de carence en fer. Et c’est cette filière basée sur l’élevage intensif qui se cache derrière chaque verre de lait, morceau de formage ou brique de beurre que l’on consomme au quotidien (y compris bio). Un veau laitier passe aujourd’hui 90% de sa vie en élevage industriel éloigné de toute présence maternelle. Il n’a pas accès à l’extérieur, ne mange ni herbe ni foin, et n’est jamais sevré normalement. Il est chargé, déchargé et transporté pendant des heures et exposé à de nombreux environnements froids et anxiogènes. Mais tout ça est-il vraiment raisonnable ? Et est-ce cohérent d’un point de vue économique et environnemental ? N’y aurait-il pas un moyen éthique et utile d’élever les veaux qui nous permettent de boire du lait ? Laissez-nous vos avis sur les réseaux sociaux, et nous vous partagerons bientôt le notre